« Ces dames – les Bonnes et Madame – c'est un conte, c'est à- dire une forme de récit allégorique qui avait peut-être pour premier but, quand je l'écrivais, de me dégoûter de moi-même, le but second d'établir une espèce de malaise dans la salle… Un conte… Il faut à la fois y croire et refuser d'y croire. Sacrées ou non, ces bonnes sont des monstres, comme nous-mêmes quand nous nous rêvons ceci ou cela.»
Jean GENET
« ELLES » c’est une adaptation du premier texte de Jean Genet « Les Bonnes ».
Cette pièce, pièce de résistance à l’humour saignant, élève le fait-divers jusqu’à la tragédie, mêlant la poésie à la fascination et à l’effroi.
CREATION
SAISON 14/15
PRAGUE
J’ai choisi de rentrer dans le corps du texte pour en extraire son essentiel et mettre de côté la partie fait-divers qui finalement n’a jamais été le propos de l’auteur.
J’ai fait le choix de radicaliser la brillance macabre de la pièce, théâtre étouffant des fantasmes.
Pas de décor réaliste, pas de salon croulant sous les fleurs ou de chambre aux meubles Louis XV.
C'est dans un espace à la fois mental et carcéral, une chambre des obsessions que se déroule l'action.
Un espace ritualisé, noir, le lieu de l’enfermement des bonnes.
Il faut être dans la tête des bonnes, dans leur folie, leur enfermement, leur abomination.
Elles jouent car il n’y a que le jeu pour servir d’exécutoire au sentiment de dépossession qu' «ELLES» éprouvent vis-à-vis de Madame et l'une vis-à-vis de l'autre.
Sophie KNITTL
